4 conseils pour obtenir l’adhésion de votre enfant
Retrouvez dans cet article 4 principes pour vous garantir une bonne relation avec votre enfant et obtenir plus facilement sa coopération lorsque vous lui demanderez quelque chose.
En règle générale, nous nous attendons à ce que nos enfants nous écoutent et suivent nos recommandations sans s’opposer. Pourquoi ne le ferait il pas, puisque nous sommes de bons parents?
Puis, nous nous rendons compte que ce n’est pas systématique, et qu’il peut même montrer de la mauvaise volonté.
A nos demandes il répond:
- « Non ».
- Par un silence… (l’enfant poursuit son activité comme si de rien était).
- « J’ai pas envie », « J’ai pas l’temps », « C’est pas moi », etc.
Ces situations peuvent se reproduire et nous mener dans des impasses dans lesquels nous finissons par menacer, crier, nous énerver à répéter, tenter de l’acheter avec des promesses, faire du chantage affectif en faisant la tête, etc.
Nous ne nous reconnaissons pas dans ces situations. Alors que nous nous efforçons de ne pas reproduire nos propres schémas parentaux, nous nous demandons si les systèmes des punitions d’autrefois n’étaient pas plus efficaces dans le fond.
Sommes nous trop laxistes, est-ce que je suis trop autoritaire?
En proie au doute, nos hésitations sont perçus par nos enfants et les mettent en insécurité. Cela peut les conduire à prendre des positions de contrôle sur nous, voir d’opposition répétées dans l’espoir que nous réussissions un jour à leur poser des limites fermes.
Commençons sans plus attendre à découvrir comment je prépare une relation de qualité qui me permettra d’être légitime lorsque j’exprimerai mes attentes en tant qu’adulte.
1. Le quota d’amour
Le quota d’amour, quezaco? Et bien tout simplement la quantité de temps que vous avez accordé à une personne, en l’occurrence à votre enfant. Les êtres humains accordent plus facilement leur confiance, leur participation, leur amitié, leur soutien lorsqu’ils se sent précisément aimé. Un élève montre plus de bonnes volontés avec un professeur parce qu’il se sent respecté, un conjoint sera beaucoup plus conciliant avec sa moitié lorsqu’il se sent considéré, des soldats peuvent être extrêmement dévoués lorsqu’ils perçoivent l’implication personnelle auprès d’eux de leur supérieur.
Est-ce que dire je t’aime, ça marche aussi?
En effet, dire « je t’aime » est tout aussi important. Mais dans notre cas, il n’a pas le même but et le même impact. Dire je t’aime, relève de l’expression des émotions et des sentiments. Bien sûr que cela doit s’apprendre. Dire je t’aime, rejoint le domaine des compliments tel que: bravo, je suis fier de toi, tu es magnifique aujourd’hui, mais qu’est ce que tu as progressé, tu m’épates, j’admire ta façon d’avoir géré cette situation, etc.
Comment savoir si cette quantité d’amour a été suffisante pour mon enfant?
Vous pouvez l’évaluer très facilement en repensant au temps que vous avez passé avec votre enfant dans la journée, dans la semaine dans votre weekend. Ais-je passé 5 min avec lui, 20min, 1h00? Si vous n’avez pas le temps ou que c’est compliqué pour vous de le faire, essayez juste 5 min par jour.
- Repensez attentivement aux souvenirs qu’évoquent vos enfants. Leurs meilleurs souvenirs c’est la partie de pêche qu’ils ont fait avec vous, c’est les moments de rire sur le canapé, c’était la sortie dans ce parc loisirs, c’était ces vacances au bord de mer, c’est la cabane qu’ils ont fait avec vous, etc.
- Ces souvenirs résument le temps que vous avez pris avec eux, en étant disponible et en partageant quelque chose avec eux (nous sommes d’accord que vous n’étiez pas rivé sur votre téléphone, que vous ne décrochez pas sans cesse à toutes sortes d’appels ou que vous étiez en télétravail à ce moment là).
Etre ensemble dans la même maison ne suffit pas?
- « Puisque c’est le temps passé ensemble qui est important, alors j’ai tout bon puisque je suis tout le temps à la maison!« . D’ailleurs, « j’ai renoncé à mon entraînement de foot pour être à la maison« , « j’ai décliné cette invitation pour rester avec vous« , « j’ai renoncé à aller aider cet ami pour être ici« , … Si vous pensez tout cela mais qu’en réalité vous n’êtes pas concrètement auprès de votre enfant, vous vous leurrer et votre « sacrifice » est inutile (bon, pour d’autres raisons c’est bien que vous soyez un peu plus souvent à la maison).
- Explicitement, ça peut être de le rejoindre dans sa chambre pour jouer aux lego, pour lui poser des questions sur ce qu’il est en train de faire, d’admirer le coloriage qu’il est en train de réaliser sur sa table, admirer sa façon de s’être déguisé, de vous montrer intrigué par le scénario qu’il joue avec les personnages de son jeu, lui proposer un jeu de société, lui proposer d’aller faire un tour à vélo, etc.
- Ces instants de connexion avec lui sous-entend : « Regarde, je suis avec toi, je m’intéresse à toi, j’admire ce que tu fais, je m’implique dans l’instant que tu es en train de vivre« .
En résumé, comment s’attendre à ce qu’un enfant suive votre consigne s’il n’y a pas eu de préalable avant avec un minimum de lien et de relation affective pour que l’enfant ne se dise pas intérieurement : « Tu ne t’es pas intéressé à moi et maintenant tu voudrais que je m’intéresse a toi? ».
2. Prendre en compte son âge
On ne demande pas la même chose à un enfant de 3 ans qu’à un enfant de 11 ans. Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte : la consigne peut être trop complexe selon l’âge, il n’a pas encore appris à faire certaines tâches, il n’a pas la maturité pour prendre une décision, il n’a pas encore accès à tous les codes (pour décrypter une situation, vos attentes) , etc.
Selon l’âge, correspond aussi des besoins spécifiques : de portage (câlins, etc.), d’autonomie, de repos, de défoulement, etc.
Ce second point peut sembler une évidence pour certains. Mais combien sommes-nous à ignorer les cris d’un enfant alors qu’il a juste besoin d’un câlin plutôt qu’une engueulade au parc? Combien de consignes adressées à l’enfant alors que ça ne lui dit rien du tout?
3. Préparer avec succès
Nous avons eu notre temps de qualité avec notre enfant dans la journée et avons tenus compte de leurs dispositions pour formaliser une demande.
La demande est préparée en amont. Si elle est formulée dans l’instant présent il y a de grandes chances que ça ne marche pas. Exemple : « Chéri dans 5 min tu mettras la table s’il te plaît » (vous remarquez que l’enfant fait un puzzle presque terminé, vous corrigez donc votre phrase par : « Quand tu auras terminé ton puzzle tu pourras venir ». Parfait, vous êtes bon pour que ça marche. Sans répéter.
4. Complimenter précisément
Une fois la tâche en cours de réalisation, ou achevée. N’oubliez surtout pas de complimenter (bravo, super, merci, top) avec précision en décrivant votre appréciation: « je vois que tu n’as pas oublié les couteaux, c’est bien les fourchettes sont de ce côté », « bravo tu as mis les chaussures à leur place comme je te l’avais demandé, merci », « bravo, tu t’es attaché tout seul, sans que je te le demande, je suis très fier de toi ! ». Complimentons avec précision pour chaque trait que nous voulons voir s’améliorer : la concentration, l’application, la politesse, l’honnêteté, etc. Bien souvent nous ne disons rien car nous estimons que c’est »normal » ou le validons par un simple « ok c’est bon » car nous ignorons l’énorme impact des mots sur la façon de nous percevoir et de percevoir les autres.
Ces 4 conseils pour obtenir l’adhésion de notre enfant, s’ils sont intégrés à notre démarche parentale nous garantissent non pas d’avoir les chaussures tout le temps rangées dans l’entrée (vous ne rangez pas non plus vos affaires dans la seconde) mais beaucoup moins souvent.
Retenons donc:
- temps passé avec mon enfant = quantité d’amour donnée
- a chaque âge = un niveau de compétence
- une bonne exécution = une bonne préparation par l’anticipation
- je complimente précisément = j’imprime le bon comportement de l’enfant dans le temps
Essayez, vous verrez.
Sébastien COTTET.

